Les locomotives à adhérence totale ; type Manche

Les locomotives à adhérence totale ; type Manche

Seules machines à voie normale des C.F.D., malgré leur effectif réduit, elles firent l'objet de deux séries réparties en quatre commandes.

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Les locomotives à trois essieux

Commandées en 1883 aux Etablissements Schneider au Creusot, ces locomotives, du type 101 du constructeur, étaient destinées à l'exploitation du réseau de la Manche établi à voie normale.

Description des locomotives à trois essieux type Manche

Leur chaudière à 3 viroles était constituée d'un foyer placé à l'aplomb du troisième essieu et d'un corps cylindrique de 1,76 m de diamètre composé d'un faisceau de 148 tubes de 0,045 m de diamètre.

Le dôme volumineux portant les soupapes à balance était situé sur la seconde virole et le réservoir à sable sur la première. La porte de boite à fumée était à double vantaux, mais celle-ci fut remplacée par une porte ronde, après 1900, au fur et à mesure de leur passage en R.G.

Locomotive 030 Schneider n°1, à voie normale, du réseau de la Manche
Locomotive 030 Schneider n°1, à voie normale, du réseau de la Manche

La distribution était du type Stephenson et la prise de mouvement se faisait sur l'essieu médian au moyen d'une double excentrique.

L'abri primitif, réduit à un toit supporté par quatre colonnettes fut rapidement fermé par des tôles percées de deux hublots circulaires placées à l'avant et à l'arrière de la cabine de conduite. Les côtés furent également obturés laissant libre l'accès compris entre les deux colonnettes.

La décoration de ces machines était identique aux unités d'Indre-et-Loire. Le marquage consistait en l'apposition de plaques rectangulaires en bronze sur les caisses à eau. Elles comportaient, l'une le numéro et l'autre les initiales de la Compagnie.

Locomotive 030 Schneider type Manche en gare de Saint-Waast-la-Hougue
Locomotive 030 Schneider type Manche en gare de Saint-Waast-la-Hougue

Livraison et affectations des locomotives à trois essieux type Manche

Ces locomotives furent livrées en trois fois :

  • Les n° 1 à 3 début 1885 pour concourir au ballastage et à la pose de la voie. Elles furent affectées au service de l'exploitation à partir du 10 mars 1886.
  • La n° 4 fut commandée début 1886, en raison de l'insuffisance du parc initial d'engins de traction. Réceptionnée le 9 juin 1886, elle fut mise aussitôt en service.
  • La n° 5, commandée cinq ans plus tard, fut livrée le 14 janvier 1892 et mise en roulement le 7 mars de la même année, permettant ainsi de faire passer successivement en R.G. les quatre machines du parc.

Elles donnèrent toute satisfaction puisqu'elles ne furent réformées qu'en 1950. La n° 1, victime d'un tamponnement pendant les hostilités, fut toutefois garée dès le 31 janvier 1942, et proposée à la vente le 10 février 1947, après avoir parcouru 1.257.700 km.

La locomotive à 4 essieux

En raison de l'accroissement du trafic, les C.F.D. demandèrent, en 1909, l'autorisation d'acquérir une machine supplémentaire. Ils proposèrent un modèle plus puissant, permettant d'assurer la traction de trains lourds de marchandises. Les usines françaises étant dans l'impossibilité de fournir rapidement un tel engin, leurs carnets de commandes étant complets, la Compagnie proposa de s'adresser à la Société Belge de Saint-Léonard avec laquelle elle était en pourparlers pour la fourniture de machines à voie métrique. Ayant obtenu l'accord du Département de la Manche, une unité à 4 essieux accouplés fut commandée en décembre 1909.

Description de la locomotive à 4 essieux type Manche

L'allure générale de cette machine était comparable à celle du type 120 (Série 121-124) destiné aux lignes I.G. du réseau des Charentes. L'adoption d'un modèle à 4 essieux avait permis l'installation d'une chaudière plus longue et par rapport à la série 1 -5 le nombre des tubes était passé de 148 à 171, permettant ainsi d'augmenter sa puissance de vaporisation. Le dôme, placé sur la première virole supportait des soupapes en charge directe. Les cylindres plus largement dimensionnés, l'élévation du timbre à 12 kg et le diamètre légèrement inférieur des roues, avaient contribué à l'augmentation de 50 % de l'effort de traction comparativement aux 5 machines 030.

La distribution était du type Walschaert et la prise de mouvement se faisait sur le 2e essieu. Son important empattement et ses quatre essieux limitant au maximum le porte à faux lui conféraient une excellente tenue de voie.

L'abri, de forme moderne, aux courbes enveloppantes, laissait la place à une vaste soute à combustible placée à l'arrière. Les caisses à eau à pan coupé vers l'avant lui donnaient une allure plus agréable que celle des machines de la série précédente..

La décoration et le marquage étaient identiques à ceux des machines 1-5.

Livraison et affectations de la locomotive à 4 essieux type Manche

Mise en fabrication en 1910, elle fut livrée en janvier 1911 à Valognes. Elle fut mise en service aussitôt et fut employée sans interruption pour la traction des trains lourds, en raison de sa puissance et de sa stabilité. Seule une avarie survenue à l'une de ses bielles motrices la fit garer en 1949, moins d'un an avant la fermeture de la ligne.

Signalons que le réseau ayant été racheté par le Département en 1926, ces machines ne figurèrent plus, à partir de cette date, dans le parc C.F.D. et furent employées concurremment avec les locomotives Weidknecht de la ligne de Cherbourg à Barfleur sur le groupe à voie normale de la Manche affermé au Groupe Verney, sous la dénomination de Chemins de Fer Normands (C.F.N.).

TABLEAU DE LIVRAISON DES LOCOMOTIVES TYPE MANCHE
N° C.F.D.N° de Con.ConstructeurAnnée Const.Date de livraisonDate de mise en serviceObservations
12281Schneider188410.01.8510.03.86Réforme 1947
22282188410.01.8510.03.86Réforme 1950
32283188410.01.8510.03.86Réforme 1950
42370188609.06.8610.06.86Réforme 1950
52488189114.01.9207.03.92Réforme 1950
4001St-Léonard191020.01.1125.01.11Réforme 1950

source : MTVS 1988-4

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